Cédric Révol – Athlète SNCF

Cédric Revol

Découvrez le parcours du judoka Cédric Revol, champion de France -60 kg et Chargé de mission Qualité de vie au travail (QVT) à la direction des ressources humaines de la SNCF.

Cédric Revol #AthlètesSNCF

Sa carrière

Un « sensei » pas comme les autres

Chuter, se relever, recommencer… Un triptyque bien connu des sportifs de haut niveau, en particulier des judokas qui, avant de vaincre, doivent apprendre à tomber. Cédric Revol rencontre ses premiers tatamis à 4 ans. Pousser les portes d’un dojo n’a alors rien d’une évidence pour l’enfant de Saint-Ismier (Isère), dans la vallée du Grésivaudan : « Je n’étais pas très grand et plutôt complexé par mon physique. Le judo m’a permis de faire de mon corps une force », confie le champion de France 2021 des moins de 60 kg, « tombé amoureux du judo » dans une région plus connue pour ses montagnes que ses ceintures noires. Sa vocation, Cédric Revol la doit aussi à un professeur, Nicolas Chansseaume, cofondateur de l’Alliance Grésivaudan Judo. Le judoka y progresse sous l'œil bienveillant de son « sensei ».

Émancipation et promesses

Chez les minimes, il rafle tout et « ne perd qu’un seul combat en deux ans ». Arrivé en cadet, Cédric Revol décroche une 3e place aux championnats de France. La performance lui ouvre les portes du pôle France de Marseille. Mais à la maison, ses parents, soucieux de la réussite scolaire de leur enfant, s'inquiètent de ces envies d’ailleurs. « Il n’étaient pas vraiment chauds et avaient un peu peur que je sorte du chemin “classique” des études », explique le judoka, pourtant bon élève, qui se souvient être allé jusqu’à « signer un contrat en promettant bonnes notes et coups de fil réguliers pour les rassurer ». La bénédiction familiale en poche, Cédric poursuit sa progression dans la cité phocéenne, en parallèle d’un baccalauréat scientifique.

« Les judokas de l’INSEP ? Je les voyais à la télé ! »

Devenu membre de l’équipe de France juniors, il signe une prometteuse 7e place aux championnats d’Europe dans sa catégorie et gagne le droit de rejoindre le prestigieux Institut national du sport, de l'expertise et de la performance. Quelques semaines avant d’intégrer la grande institution du bois de Vincennes, Cédric regarde les exploits de ses pensionnaires devant sa télé : « Je voyais Teddy Riner, Lucie Décosse et autres Automne Pavia briller aux JO de Londres 2012, les voir “en vrai” à l’INSEP dans la foulée était assez énorme ».

Le choc du très haut niveau

Tête bien faite, l’athlète suit une licence STAPS dans la foulée de son arrivée à l’INSEP. Sur les tatamis, en revanche, la confrontation au gratin du judo est brutale pour Cédric Revol : « Pour schématiser, tu passes d’une structure où tu es le meilleur à une autre où tu es le plus nul », assène-t-il. Le natif de Saint-Martin-d’Hères peut compter sur le soutien d’un ancien membre du Dispositif Athlètes SNCF pour l’épauler dans ces débuts difficiles : Cyrille Maret. « Il m’a pris sous son aile et m’a aidé à m’intégrer, notamment au cours des stages », indique Cédric Revol, qui a suivi le judoka, de 7 ans son aîné, à l’Athletic Club Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), puis à l’Etoile sportive du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) où il est licencié depuis 2017.

« Prendre la place du meilleur mec »

Au milieu des autres talents de sa catégorie, Cédric ne lâche rien pour aller « prendre la place du meilleur mec en -60 kg ». L’acharnement paie en 2015 avec un titre de vice-champion de France seniors, synonyme d’entrée dans la cour des grands : le World Judo Tour et ses grands chelems à l’international. Résultat : une médaille dès son premier tournoi de ce type, en 2016, une place de titulaire en équipe de France seniors en 2017 et le titre honorifique de numéro 1 français de sa catégorie. Dans le même temps, Cédric entame à distance un master DESMA (diplôme d’études supérieures du management des achats) de l’école de commerce de Grenoble.

Réinventer son judo

Une grave blessure aux ligaments du genou, contractée à l’été 2018, l’éloigne des tatamis durant de longs mois. Bientôt, les promesses cèdent la place aux galères : « j’ai dégringolé dans le classement, se souvient Cédric, et j’ai ramé pour revenir à tel point qu’à six mois des Jeux Olympiques de Tokyo 2020, on veut me rétrograder dans le groupe B des judokas à l’INSEP ». Las, il prend une décision après un séjour salvateur au Japon, début 2020 : réinventer son judo et créer sa propre structure d’entraînement.

La fierté d’avoir « changé (sa) manière de combattre »

« J'avais un judo ultra-offensif mais je ne savais pas défendre », analyse Cédric Revol. Lucide sur ses failles, déconstruit son judo pour maîtriser davantage le kumi kata et l’art de bien placer ses mains sur le judogi. Ce travail de l’ombre, conduit entraînement après entraînement dès le déconfinement, finit par porter ses fruits. La consécration intervient en 2021, avec un premier titre de champion de France et la fierté « d’avoir changé (sa) manière de combattre ». De retour à la place de numéro 1 français de sa catégorie, Cédric concrétise sa bonne passe par une médaille de bronze aux championnats d’Europe de Sofia (Bulgarie), sa première acquise à l’échelle continentale.

Des valeurs sûr et en dehors des tatamis

Fort de cette médaille et soucieux d’assurer son avenir hors des dojos, le judoka, postule au Dispositif Athlètes SNCF, afin d’intégrer « une entreprise aux belles valeurs, notamment sur le plan environnemental ». Un engagement particulièrement important aux yeux de Cédric Revol, rendu sensible aux aléas du réchauffement climatique par son enfance passée dans les montagnes. Arrivé en mars 2023 au sein du pôle Relations sociales de la direction des ressources humaines du Groupe, Cédric est notamment chargé d’une mission autour de la qualité de vie au travail. Un poste qui lui permet de valoriser son diplôme et de mettre à profit ses qualités de sportif de haut niveau dans l’entreprise.

« Être celui qui n’est pas choisi, c’est très dur »

Le Dispositif et le soutien des collègues, avec qui il travaille au siège de la SNCF à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lui ont aussi permis d’atténuer la déception d’une fin d’année 2023 douce-amère. D’un côté : l’obtention de son premier titre en grand chelem à Abu Dhabi (Emirats arabes unis) et, dans la foulée, la désillusion d’une non-sélection aux Jeux Olympiques de Paris 2024, au profit d’un autre judoka de sa catégorie. « Quand tu n’es pas celui qui est choisi, c’est très dur. J'avais le sentiment d’errer », souffle Cédric, miné par un début d’année 2024 où le judo n’avait plus grand sens, au point de réaliser « le pire tournoi de (sa) carrière », à Bakou, éliminé au 1er tour par un judoka 112e mondial. Sorti de cette spirale négative, Cédric Revol repart au combat à Linz, en Autriche, au mois de mars 2024 où, ironie du sort, il élimine celui qui l’avait battu un mois plus tôt en Azerbaïdjan.

Retour aux sources et nouveaux objectifs

Désormais tourné vers de nouveaux objectifs européens et mondiaux, Cédric Revol a aussi puisé sa force auprès de son « sensei », Nicolas Chansseaume, qui a choisi son ancien élève comme parrain le jour de la remise de sa 6e dan, synonyme de ceinture rouge/blanche. « Il m’a remis toutes mes ceintures, alors qu’il me choisisse pour lui décerner la sienne, c’est un joli clin d'œil  », sourit Cédric Revol. Revenu à l’essence de ce qui l’a toujours animé, « amusement et performance », le judoka entend continuer à chuter, se relever et recommencer…

Son palmarès