L'athlète Emma Lunatti

Emma Lunatti

Découvrez le parcours de notre rameuse, Chargée de mission qualité de vie et conditions de travail (QVCT) et conduite du changement à Optim’Services et membre du Pôle France d’aviron.

« On embarque tous pour Paris 2024 »

Sa carrière

Quand Emma Lunatti « dépanne », elle ne fait pas les choses à moitié. Aussi, lorsqu’au printemps 2016, son entraîneur de l’Aviron grenoblois lui demande de revenir, après une parenthèse de trois ans à pratiquer le biathlon au niveau national, pour pallier une absence « histoire de quelques mois », la rameuse sur le retour, alors âgée de 17 ans, fait mieux que combler un vide. « Ça a été assez vite, confie Emma Lunatti, en juin 2016, j’étais aux championnats de France juniors, et en septembre j’ai rejoint les seniors ».

Le Dispositif conseillé par une Athlète SNCF

La Grenobloise y côtoie « un groupe formidable », notamment composé de Léa Duret, voisine d’enfance de la famille Lunatti, et de Laura Tarantola, athlète SNCF et vice-championne olympique en deux de couple1 poids légers au Jeux Olympiques de Tokyo 2020. « Elle et moi, ça dépasse les plans d’eau, nous sommes de véritables amies », explique Emma Lunatti. À force d’échanges, les deux rameuses en viennent à parler du Dispositif Athlètes SNCF, Emma cherchant alors « un moyen de conjuguer carrière pro et vie sportive pour avoir une soupape et donner le meilleur (d’elle-même) ailleurs que sur les plans d’eau ».

Un emploi du temps bien rempli

Embauchée le 2 janvier 2023 en tant que Chargée de mission qualité de vie et conditions de travail (QVCT) et conduite du changement au sein de SNCF - Optim’Services2, la sportive de 24 ans mène dorénavant sa vie entre le Campus Acrobates de la SNCF à Saint-Denis, les entraînements à l’Aviron grenoblois, un parcours « grandes écoles » à Grenoble école de management, les stages avec l’équipe de France, les compétitions internationales, et les préparations au sein du Pôle France de l’INSEP avec un objectif : se qualifier aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

« Je n’aurais pas accepté n’importe quelle boîte »

« Avec un emploi du temps pareil, le train, je connais bien », sourit-elle. « Plus sérieusement, poursuit la rameuse, comme sportif de haut niveau, on n’est pas vraiment irréprochable niveau empreinte carbone : on prend des avions pour aller à des compétitions à l'autre bout de la planète. On consomme beaucoup d’énergie et de nourriture, alors travailler pour un groupe comme SNCF engagé concrètement dans la transition écologique, je me dis que ça compense un peu tous ces gros loupés et ça me tient à cœur. Je n’aurais vraiment pas accepté le dispositif de n’importe quelle boîte. »

Résistance et combativité

Outre sa fibre écolo, le choix d’Emma s’est aussi fait sur la « souplesse » du Dispositif Athlètes SNCF et les valeurs « telles que l’esprit d’équipe, la quête d’objectifs, ou la ténacité », que la grenobloise dit retrouver aussi sur les plans d’eau. Cette ténacité, Emma la cultive en venant à bout de blessures inhérentes à la pratique de son sport : « douleurs au dos, fracture de fatigue aux côtés, j’ai eu quelques pépins ». Résistante et combattive, la jeune femme va réaliser avec ses partenaires de l’équipe de France la prouesse de qualifier le quatre de couple3 tricolore aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

En « mission commando »

Une performance majuscule au regard de la situation périlleuse de l’embarcation qui, deux ans auparavant, terminait à la dernière place des championnats du monde. « Sur ces régates de qualifications aux JO, à Lucerne en mai 2021, on était en mission commando, se souvient Emma Lunatti. Encore remplaçante quelques mois auparavant aux championnats d’Europe de Poznan, Emma Lunatti est cette fois-ci placée à l’avant du bateau, comme cheffe de nage. Un positionnement qui requiert quelques qualités spécifiques : « bien sentir la coque du bateau, avoir une bonne reprise, ne pas s'écraser et garder une bonne vitesse de bras ».

« Une seconde famille »

Au terme de cette course folle, une deuxième place et un précieux sésame qui fait encore aujourd’hui figure de « plus beau souvenir de rameuse ». Qui plus est dans le contexte particulier lié à la pandémie de Covid, comme elle le confesse : « On a préparé les jeux dans le Jura et avec les restrictions sanitaires de l'époque, nous n'avons vu personne pendant un mois et trois semaines. C’est long, moralement dur, surtout quand on est fatiguée en bout de préparation ». Avec les filles du 4, devenues « une seconde famille », Emma s’envole vers le Japon.

« Djoko » à la cantine du village olympique

La suite, une demi-finale à Tokyo en guise de première expérience olympique, et l’immense joie de vivre cet événement hors-normes rehaussée par la médaille d’argent de son amie Laura. « La voir, avoir pu suivre sa course en direct et partager ce moment avec elle a été à la fois une expérience assez dingue et une source de motivation incroyable », témoigne celle pour qui, « avoir croisé Djokovic au self du village olympique » fait aussi et encore partie du rêve : C’est là que j’ai pris conscience du truc et me suis dit :  “Ah ouais, moi aussi je participe à ce genre de compétition". Tout était démesuré.»

Un titre de championne de France

Pour se donner les moyens de le revivre et de briller à son tour aux JO de Paris 2024, la rameuse est toute entière tournée vers sa préparation. Au menu : des stages ponctués de 25 heures d’aviron et de préparation foncière par semaine. En dehors, 10 à 15 heures d’aviron hebdomadaires, sur la Marne, avec les filles du Pôle France et sur l’Isère avec son club de l’Aviron grenoblois. Et le travail paye. Non contente de briller à ses débuts au haut niveau en 2016, Emma Lunatti a confirmé avec un titre de championne de France en skiff4 acquis en 2022 et une médaille d’argent glanée en quatre de couple sur l'étape de Coupe du monde de Zagreb, l’année précédente.

Des cours d’EPS aux JO de Paris

Une ascension express pour l’iséroise qui avait vécu une première expérience au sein de l’Aviron grenoblois après avoir découvert ce sport grâce à son grand frère, Théo, également rameur et « comme pensionnaire du collège Le Chamandier, à Gières, par le biais de (sa) professeure d’EPS de l’époque, Irène Bouchet » avant de partir, à l’adolescence, avec les copines de Grenoble pour un intermède biathlon à Villard-de-Lans. Après avoir décroché un titre de championne de France en skiff en 2022, Emma Lunatti a terminé 6e des championnats du monde de Belgrade en deux de couple. Elle a été choisie par la Fédération française d’aviron pour concourir aux Jeux Olympiques de Paris 2024 dans cette catégorie.

Son palmarès

2024

5e en deux de couple aux Jeux Olympiques de Paris 2024

2023

Médaille de bronze en deux de couple (W2x) à la Coupe du monde à Varèse (Italie)

4e en deux de couple (W2x) aux Championnats d'Europe à Bled (Slovénie)

2022

Championne de France élites en skiff

9e aux championnats du monde en skiff

2021

9e aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 en quatre de couple

Médaille d’argent en quatre de couple sur l’étape de Coupe du monde de Zagreb

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