Léonie Cambours – Athlète SNCF

Léonie Cambours

Découvrez le parcours de la championne de France d’heptathlon, chargée de mission au sein du pôle communication de la Direction des Relations Territoriales et Communication (DRTC), Établissement Régional des Lignes Normandes.

Léonie Cambours #AthlètesSNCF

Sa carrière

Une question d’équilibre

Si la polyvalence avait un visage, ça serait sans doute celui de Léonie Cambours. À 23 ans, cette championne d’heptathlon en fait l’expérience au quotidien, aussi bien dans son métier de Chargée de communication interne à la DRTC des lignes normandes que sur les sautoirs et les pistes d'athlétisme. « C'est une quête permanente d'équilibre », explique Léonie Cambours. « Au boulot, développe-t-elle, j'oscille entre rédaction d'articles, campagnes d'affichage à destination des agents ou réalisation de fiches métiers en vue de recrutements. À l'heptathlon, je dois en même temps savoir courir vite, lancer loin et sauter haut ».

« Obligée d’être forte partout »

Léonie Cambours se spécialise dans ces épreuves combinées à l'été 2017 et apprend à « aimer la complexité de ce sport, mélange subtil de course, de lancers et de saut, qui t’oblige à être forte partout ». Alors âgée de 17 ans, elle ne prend, en effet, plus de réel plaisir dans la seule pratique du saut en hauteur, découvert neuf ans plus tôt, et estime avoir atteint « un plafond de verre » sur le sautoir. Pour se réinventer, elle se lance dans l'heptathlon, qui combine, comme son nom l'indique, sept épreuves : 100 m haies, 200m, 800m, saut en longueur, saut en hauteur, lancer du javelot et lancer du poids. L'hiver, elle poursuit en salle avec le pentathlon. Un heptathlon délesté des épreuves du 200m et du javelot. Objectifs des athlètes engagées : marquer un maximum de points tout au long des épreuves. Une quête dans laquelle Léonie brille. Avec des records personnels à 4603 points en pentathlon et 6192 points à l'heptathlon, elle a d'ores et déjà réalisé les 4e et 6e meilleures performances françaises de tous les temps, lors des saisons 2023 et 2021, dans ces deux épreuves combinées.

La gnac, depuis toujours

Six mois après ses débuts, elle est appelée en équipe de France Juniors, en février 2018, grâce à des performances remarquées dans des meetings locaux. Précoce, l'athlète normande est aussi une « dingue de compétition ». Un trait de caractère apparu très tôt chez elle. En témoigne ce cross couru en classe de CP où Léonie « échoue » à la deuxième place. « Je m'étais promis de revenir pour le gagner en CE1. Je suis partie comme un boulet de canon et, au moment de me faire doubler par la deuxième, j'ai carrément arrêté. C'était la gagne ou rien », sourit-elle. Soucieux d'assouvir ses envies de se confronter à la concurrence et de canaliser l'énergie débordante de l'enfant, les parents Cambours mettent leur fille à l'athlétisme. À 8 ans, la petite Léonie découvre ainsi le tartan de l'Amicale Yvetot Athlétisme, le club de la ville de Seine-Maritime où elle grandit.

Léonie championne

Arrivée quelques années plus tard au Stade Sottevillais 76, la jeune athlète est accompagnée par l'entraîneur Wilfrid Boulineau pendant sa transition de sauteuse en hauteur à heptathlète. Les titres arrivent vite, notamment en espoirs où elle devient championne de France de pentathlon, mais aussi de saut en longueur en salle et de saut en hauteur. L’année 2022 constitue jusqu’à présent sa meilleure saison et une consécration nationale dans la catégorie élites, où elle s’empare du titre de championne de pentathlon, à Miramas, avant de décrocher celui de l’heptathlon devant ses supporters normands, à Caen. Aux championnats d’Europe en salle, elle obtient une prometteuse 7e place. Juste récompense des efforts répétés à mesure de séances d'entraînement éreintantes. « Outre la musculation, l’haltérophilie et le travail aérobie, on combine généralement deux disciplines par entraînement, détaille-t-elle, 100 mètres haies puis saut en hauteur, ou lancer de poids et saut en longueur. »

Cibler ses objectifs

Ces charges de travail importantes obligent les spécialistes des épreuves combinées à ne cibler qu’un nombre restreint de compétitions chaque année. « L’heptathlon, ça n’est pas comme un 100m qu’on peut courir tous les week-ends en compétition. On met, en moyenne, quinze jours à se remettre de nos sept épreuves », précise Léonie Cambours qui effectue généralement « trois pentathlons pendant la saison hivernale et trois heptathlons l’été ».

« L’engagement historique du Groupe »

Parallèlement à cette vie de sportive, Léonie cherche à valoriser sa licence STAPS, option management du sport, passée à Rouen. Membre de la Team Normandie, un collectif d’une vingtaine d’athlètes issus de la région, la jeune femme postule alors au Dispositif Athlètes SNCF, « séduite par l’engagement historique du Groupe dans l’accompagnement des sportifs ». « Je veux dire, ça n’est pas un gadget ou un enjeu d’image en année olympique pour la SNCF, mais un vrai savoir-faire qui porte ses fruits depuis plus de 40 ans et, pour moi, une opportunité de rejoindre un grand Groupe où je sais que je pourrai évoluer », confie-t-elle.

Changements et genoux qui sifflent

Léonie Cambours rejoint ainsi la SNCF et son poste de chargée de communication interne en avril 2023. Une année d’évolutions au cours de laquelle elle décide aussi de changer de structure d’entraînement pour intégrer, avec l’accord du Stade Sottevillais 76, un pôle d’heptathlètes à Nice Côte d’Azur, accompagnée d’un nouvel entraîneur, Rudy Bourguignon, mais également marquée par l’apparition de douleurs récurrentes aux genoux qui ne lui permettent plus de donner le meilleur d’elle-même. Verdict ? Des lésions aux tendons rotuliens et une inflammation générale. « Descendre, monter les escaliers, s’asseoir, s’accroupir, conduire, faire un simple squat, impulser, sauter, enchaîner deux séances, était devenu la hantise de mon quotidien », soupire-t-elle.

6480 points pour rêver d’olympe

Décision est alors prise de passer par la case chirurgie, au début du mois de mars 2024. Une double opération, pour retrouver le plaisir et son plein potentiel, que l’athlète SNCF prend avec philosophie et sans perdre son sens de l’humour, évoquant, sur Instagram,  : « un petit coup de peignage des tendons, brushing de la rotule supplément coupe, bref la totale, histoire d’avoir la plus belle coiffure cet été ».

Cet été ? C’est la perspective des Jeux Olympiques de Paris 2024, auxquels Léonie Cambours n’a pas définitivement renoncé : « j’ai 3 mois pour revenir au top et vise deux meetings en juin pour parvenir à faire les JO ». Si elle veut être de l’aventure olympique, Léonie Cambours doit encore réaliser les minima fixés à 6480 points, au-dessus de son record personnel, ou, à défaut, figurer parmi les 24 meilleures au classement mondial automatiquement qualifiées. Lucide mais combative, Léonie sait la tâche ardue pour 2024 et se projette déjà vers la prochaine olympiade. « À Los Angeles, glisse-t-elle, pour les Jeux Olympiques 2028, j’aurai 28 ans, un âge où les heptathlètes atteignent leur plein potentiel. »

Son palmarès