Aurel Manga et Harrold Correa – Athlètes SNCF

Aurel Manga, Harold Correa : itinéraire des Athlètes SNCF

L’arrivée d’Aurel Manga, spécialiste du 110 mètres haies, dans le Dispositif Athlètes SNCF ? C’est aussi l’histoire d’une rencontre avec Harold Correa, spécialiste du triple saut. Les deux sportifs reviennent sur leur amitié et leurs approches du métier.

Aurel Manga a intégré le Dispositif Athlètes SNCF en mai 2021 encouragé et soutenu par Harold Correa, également membre du dispositif depuis 2015. Ils se connaissent depuis longtemps, tous deux font partie de la famille de l’athlétisme.

Comment vous êtes-vous connu ?

Harold Correa : Au départ, je connaissais Davy, le frère d’Aurel avec lequel je faisais du triple saut. Plusieurs membres de sa famille pratiquaient l’athlétisme donc j’étais amené à les rencontrer régulièrement, notamment sur les compétitions. Il y a toujours eu un esprit convivial et familial entre les sauteurs et les sprinters. Je suis arrivé en 2010 à l’INSEP1, Aurel en 2012. Et, c’est là que nous avons commencé à mieux nous connaître.

Aurel Manga : Nous n’étions pas dans le même groupe à l’INSEP mais nous partagions le même quotidien. On s’entraînait ensemble lors des séances de musculation. J’ai été longtemps un athlète étudiant. J’ai continué mes études à la faculté et obtenu un master en électronique embarquée fin 2019. J’ai de suite cherché du travail mais tout s’est compliqué avec le Covid.

C’est là que vous avez découvert le dispositif ?

A. M. : C’était en 2019, lors d’une conversation avec Harold, je n’avais pas encore fini mes études mais je commençais à me projeter dans le monde professionnel. Nous nous sommes croisés dans un restaurant Porte de Montreuil. Je savais qu’il travaillait à la SNCF mais je n’avais pas connaissance du dispositif. Nous n’en avions pas vraiment parlé jusque-là. Je suis sorti de l’INSEP en 2015. À cette époque, je croisais Harold sur les compétitions et quelquefois à l’extérieur mais nous ne parlions jamais de son boulot. Pourtant, je voyais sur les réseaux sociaux des photos d’Harold qui me faisaient rire, genre avec son béret de cheminot en train de sauter par exemple ! Au-delà de ça, je me disais aussi qu’il avait un travail tout en bénéficiant de facilités pour s’entraîner et participer à des compétitions. Grâce au dispositif, il a d’ailleurs pu aller aux Jeux olympiques de Rio.

Harold, avez-vous encouragé Aurel à postuler ?

H.C. : Aurel avait, de mon point de vue, un très bon profil pour entrer chez nous. Beaucoup d’athlètes souhaitent bénéficier d’une convention d’insertion professionnelle (CIP) et ainsi intégrer une entreprise dans laquelle ils pourront se projeter, travailler et s’entraîner dans les meilleures conditions. Très rapidement, mais je ne suis pas censé le dire (rires), j’ai échangé avec les ressources humaines (RH) et les responsables de la communication en leur disant qu’il y avait un profil qui se démarquait.

Dans quelle mesure ?

H.C. : D’un côté, c’est un très bon athlète capable d’aller chercher un maximum de médailles européennes et mondiales. De l’autre, il a une compétence technique intéressante pour la SNCF. Enfin, je savais qu’il pouvait apporter beaucoup au dispositif du fait de son état d’esprit, de ses facilités de communication. Ce sont tous ses atouts que j’ai mis en valeur auprès de la SNCF. Ensuite, il a évidemment dû passer des examens, qu’il a eus haut la main. Je crois ne pas m’être trompé sur le fait qu’il était qualifié pour le poste qu’il occupe aujourd’hui (assistant maîtrise d’œuvre travaux télécoms chez SNCF réseau, ndlr).

Aurel, comment-avez-vous appréhendez vos débuts ?

A.M. : Pour moi, la SNCF, c’était que du rail et au départ, je ne voyais pas trop ce que je pouvais y faire. Harold m’a rétorqué : « Regarde les fiches métiers qui pourraient t’intéresser, ça permettra de pousser ta candidature et de cibler certains RH ». J’ai suivi son conseil. Cela fait 4 ans qu’il est dans ce dispositif, il s’y sent bien, il peut se projeter à long terme sur le plan professionnel (en tant qu’agent commercial SNCF Réseau PIVIS, ndlr). Alors je lui dis : « Tu sais quoi ? Donne-moi les numéros, les mails, je lance tout la semaine prochaine ! » C’était une réelle opportunité.

C’est-à-dire ?

A.M. : Beaucoup d’entreprises suivent le sport mais partiellement. C’est compliqué pour elles de dégager du temps pour les entraînements de leurs salariés. La SNCF, elle, est sur les rails ! Elle s’est engagée dans cette voie depuis longtemps afin que nous soyons le plus performant possible en compétition, tout en étant réellement présents à notre poste.