Bunker sous la gare de l’Est à Paris

Découvrez le bunker sous la gare de l’Est, à Paris

Créé à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le « bunker » situé sous la gare de l’Est à Paris était exceptionnellement ouvert au public pour les Journées européennes du patrimoine, en 2019. Mais à quoi servait cet abri secret ?

Découvrez en images le "bunker" caché sous la gare de l'Est

Couloir du Bunker en gare de l’Est à Paris

On y accède par une trappe fermée à clé, placée sur l’une des voies de la gare de l’Est à Paris. Après une volée de marches, le visiteur arrive à une porte complètement étanche, qui débouche sur un espace puis une deuxième porte du même acabit. Il s’agit d’un sas de décontamination. En effet, cette installation secrète d’une superficie de 110 m2 a été spécialement construite pour faire face aux attaques aériennes, notamment aux gaz, qui ont sévi pendant la Première Guerre mondiale et fortement marqué les pouvoirs publics.

Porte de Bunker en gare de l’Est à Paris

Sa fonction ?

Abriter le commandement et la régulation du trafic à l’Est et dans l’ensemble des voies de la gare. Plutôt qu’un bunker, on parle d’abri « actif », car non fortifié. Commandé en avril 1939 par les autorités militaires, il a été achevé en novembre 1941.

Système d'alimentation du bunker, gare de l’Est à Paris

Pédaler pour pouvoir respirer

Le dédale souterrain compte ensuite onze salles : deux pour le commandement, quatre pour la régulation des trains, trois leur donnant les moyens de fonctionner : énergie, soufflerie, central téléphonique, et une antichambre pour le surveillant. Un groupe électrogène, des piles et accumulateurs permettent à 50 personnes de travailler et respirer 10 heures durant dans l’abri, sans changer l’air ambiant. Pour remplacer ces équipements, des bicyclettes fixes permettent de produire l’électricité nécessaire à la ventilation et au filtrage de l’air.

Salle de bunker en gare de L'Est à Paris

Accessible aux militaires et cheminots

Qui y avait accès ? Des militaires et des cheminots. En temps de guerre, la SNCF et son personnel étaient mis à la disposition du commandement militaire qui décidait du trafic. Sous l’Occupation, elles furent remplacées par une direction allemande.

À partir de l’armistice du 22 juin 1940

La SNCF passe sous l’ordre de la direction militaire allemande des transports en zone occupée. Dans les bureaux de direction, les cheminots allemands sont prêts à reprendre en main la circulation quand il s’agit de transports de troupes allemandes.

Le « bunker » a-t-il finalement servi ?

Le doute subsiste, car, outre l’état parfait des installations, aucun témoignage ne nous en est parvenu, aucun graffiti ou marque d’usure. Les inscriptions allemandes montrent que les occupants l’avaient préparé pour leur usage. Après le démantèlement des abris semblables dans les gares de Paris-Lyon, Paris-Nord et Paris-Saint-Lazare (2007), c’est un lieu témoin unique.

Un abri devenu musée

L’abri n’a jamais été utilisé comme lieu de stockage ou dépôt d’archives, et a donc conservé l’intégralité de ses équipements, encore dans l’état d’origine. C’est un musée des techniques de production de l’électricité, de ventilation et de filtrage, de mesure de la qualité de l’air, et des télécommunications. Patrimoine fragile, le bunker de la gare de l’Est a été ouvert au public à titre exceptionnel lors des Journées européennes du patrimoine en 2019.