80 ans de la Libération : notre rôle dans les commémorations
À l'occasion du 80e anniversaire des Débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire, en 2024 et 2025, la SNCF est mécène de la Mission Libération. Ce soutien s’inscrit dans le cadre du travail de mémoire engagé depuis plus de 30 ans par l’entreprise.
L’histoire de la SNCF est intimement liée à celle de la France. Lors du second conflit mondial, 10 000 cheminotes et cheminots sont morts au combat, sous les bombardements, fusillés ou en déportation. C’est pourquoi, en soutenant la Mission Libération, nous avons souhaité nous associer au programme commémoratif 2024 - 2025 qui célèbre le 80e anniversaire des Débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire.
La SNCF a ainsi transporté une partie du public présent à la cérémonie internationale du 6 juin 2024, et organisé plusieurs expositions en gare.
La SNCF mécène de la Mission Libération
Qu’est-ce que la Mission Libération ?
Il s’agit d’un Groupement d’Intérêt public (GIP) créé par le gouvernement afin d’organiser le cycle commémoratif de 2024 et 2025, autour du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire de 1945. Le programme vise à honorer « ceux qui se sont levés, ceux qui ont souffert, et ceux qui ont combattu et libéré ».
Le programme de la Mission Libération pour 2024
Inauguré à Vassieux-en-Vercors par le Président de la République, il comporte plusieurs temps forts pour la nation:
- la commémoration des deux Débarquements (Normandie et Provence),
- celle des Libérations de Paris (25 août 2024) et de Strasbourg (23 novembre 2024),
- celle de l’engagement de la Résistance française dans les combats,
ainsi que de nombreux autres événements sur l’ensemble de nos territoires.
Les actions portées par la SNCF en 2024
Trois expositions en gares par la SNCF ont reçu le label de la Mission Libération :
- une double exposition en gare de Paris Montparnasse consacrée aux cheminots dans la Résistance et aux 80 ans de la Libération de Paris, en partenariat avec le musée de la Libération de Paris, le musée du Général Leclerc et le musée Jean Moulin, du 15 mai au 30 août 2024,
- deux expositions en gare de Caen : « 1944 – 2024, une mémoire à partager. 80e anniversaire du Débarquement » en partenariat avec Ouest France et « La gare de Caen haut lieu de la résistance cheminote » jusqu’au 30 août 2024,
- une exposition en gare de Bayeux : « 80e anniversaire du Débarquement. Bayeux, été 44. », en partenariat avec la Ville de Bayeux avec des photographies issues de l’Impérial War Museum à Londres.
En savoir plus sur l’exposition en gare de Paris-Montparnasse
Le travail de mémoire de la SNCF
Un travail engagé depuis plus de trente ans
Dans une démarche de transparence, nous mettons en ligne nos archives, soutenons la recherche historique, collectons des archives orales, honorons la mémoire des victimes de la déportation et de la Shoah et celle des cheminots résistants, et contribuons à transmettre et à enseigner cette histoire aux nouvelles générations.
Les cheminots et la Seconde Guerre mondiale
Les 500 000 cheminots d'alors sont très vite sollicités par la Résistance en raison de leurs facilités de déplacement et leur accès à des informations utiles.
Les agents de la SNCF bénéficient d’une « facilité de circulation », le brassard « CF » pour chemin de fer, vert et rouge, assorti de laisser-passer, afin de se déplacer pendant le couvre-feu. Tandis que les autocars, camions et voitures individuelles n’ont plus d’autorisation ni de carburants, le personnel roulant peut circuler en train. Enfin leurs missions les amènent à franchir les lignes de démarcation…
Le Plan Vert préparé avec des cheminots résistants
Le Plan Vert joue un rôle essentiel dans l’appui et le succès du Débarquement. Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, alors que les Alliés se dirigent vers les côtes normandes, la BBC diffuse 210 « messages personnels ». Ces messages codés donnent l’ordre de mettre en œuvre sur l’ensemble du territoire les plans de mobilisation élaborés en lien avec la Résistance intérieure pour entraver les forces allemandes lors du débarquement allié.
Le Plan Vert, préparé avec des cheminots résistants, consiste à paralyser le réseau ferroviaire grâce à des actions de sabotage. Dans les 24h suivant le débarquement, la quasi-totalité des voies ferrées prévues est coupée. Ces interruptions continuent au cours de l’été 1944 et 820 locomotives sont endommagées. Les voies ferrées remises en état subissent très vite de nouvelles coupures.
La gare de Caen, haut lieu de la résistance cheminote
À Caen, pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 2 000 cheminots travaillent autour de la gare dans les différents services de la SNCF. Trois d’entre eux illustrent leur engagement dans la Résistance.
Albert Augé
Il figure dans « Le Jour le plus long », le livre de Cornelius Ryan qui a inspiré le film sorti en 1962 faisant le récit du 6 juin 1944. Ce jour-là, Albert Augé a pour ordre de faire sauter les châteaux d’eau de la gare, immobilisant ainsi les locomotives à vapeur sans les détruire.
Ancien combattant de la Grande Guerre, ce chef de gare s’engage dans la Résistance et organise la collecte d’informations stratégiques au bénéfice de la France Libre. Titulaire deux fois de la croix de guerre, il fut cité à l’ordre de la division mais aussi de la SNCF et honoré par la médaille militaire.
Madeleine Verly
Assistante sociale en gare de Caen, elle intègre un réseau de renseignement pour le compte de la Résistance. Elle y mène des missions d’information et de coordination, fournit des papiers, organise des caches pour certains, transmit des messages aux résistants emprisonnés, distribue la presse clandestine et participe à des sabotages. En 1944, elle crée le Comité des œuvres sociales de la Résistance (COSOR) pour le Calvados, afin de venir en aide aux familles des résistants incarcérés, fusillés ou déportés. Elle porte secours à la population pendant les bombardements de juin et juillet 1944. Une allée piétonne lui est dédiée à Caen.
Émile Boutrois
Autour du dépôt des locomotives se développent, sous la houlette du Parti communiste français, la lutte armée et les sabotages du matériel allemand. Trois frères ouvriers, Émile, Achille et Michel Boutrois, sont particulièrement actifs. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1944, Émile Boutrois et un autre cheminot paralysent le dépôt. Après ce sabotage, la Gestapo mène une série d'arrestations anti-communistes. Emprisonnés, Achille et Michel sont fusillés le 6 juin 1944 en réaction à l'annonce du Débarquement, et Émile est tué au combat en 1945. Aujourd’hui, une rue de Caen porte le nom des frères Boutrois.
Un monument en gare de Caen
Dans la gare de Caen, 112 noms sont gravés sur la plaque qui rend hommage aux cheminots de l'établissement:
- 18 de ces cheminots sont morts par mesure de répression, déportés, exécutés, massacrés
- 87 sont des victimes des mitraillages et bombardements
- 7 sont morts sous les drapeaux ou en captivité