À bord du premier BHNS à hydrogène au monde
Découvrez comment ce réseau de bus à haut niveau de service (BHNS) à hydrogène, exploité depuis décembre 2019 avec l’appui technique de notre société Keolis, transforme les déplacements des voyageurs palois au quotidien.
Le voyage en bus réinventé
Ses grandes portes vitrées s’ouvrent et les voyageurs embarquent, à l’avant comme à l’arrière, à mesure que les “bip” de validation des tickets sans contact retentissent à bord. Chacun prend place, dans une odeur de cuir neuf, avant que le bus ne quitte la gare de Pau pour gagner, en silence, les ruelles escarpées de la vieille ville et desservir les 14 stations réparties le long des différents points stratégiques palois (administrations, universités, commerces, hôpital, gare…).
Ce ballet quotidien se répète toutes les 8 à 10 minutes dans la capitale du Béarn, depuis le 17 décembre dernier et la mise en service par Idelis, le réseau de transport public urbain palois, avec l’appui technique de notre société Keolis, d’une flotte de 8 nouveaux bus à haut niveau de service (BHNS) baptisée Fébus.
Tramway sur roues
La promesse du Fébus ? Effectuer les 6 km qui séparent la gare de Pau, au sud, de l’hôpital François-Mitterrand, au nord, en 17 minutes. Tout en offrant aux voyageurs un confort et une qualité de service dignes d’un tramway.
Un pari tenu, selon Diana, intérimaire dans le secteur de la production aéronautique, habituée des bus palois. « La possibilité d’acheter mon billet en station, l’info trafic en temps réel via l’appli, ou aux arrêts, la fréquence des passages ou encore l’espace à bord... J’ai vraiment l’impression de retrouver le tram de Bordeaux en termes de régularité et de confort », explique cette ancienne Bordelaise venue s’installer dans les Pyrénées-Atlantiques à l’été 2019.
8
BHNS à hydrogène Fébus circulent 7j/7 à Pau
1
bus toutes les 8 minutes aux heures de pointe
18 m
de long, 2,5m de large et 19 tonnes
Élégance et services aux voyageurs
La livrée noire et grise de 18m de long, 2,5m de large et 19 tonnes, conçue spécialement pour la ville de Pau par la société belge Van Hool en collaboration avec le designer Julien Gaubert, allie sobriété et style.
Disséminées de part et d’autre des sièges ergonomiques en cuir marron, des plateaux en bois et des prises électriques sont à la disposition des voyageurs. « Bien pratique quand je suis en galère de batterie », glisse Thomas, son smartphone en main. « Et puis, c’est beaucoup plus confortable que le T2 (l’ancien bus, ndlr). Même si ça reste quand même bondé aux heures de pointe, les voies réservées au bus nous font gagner pas mal de temps », poursuit l’étudiant en comptabilité de 24 ans, alors que Fébus file à vive allure en quittant la station Condorcet - Université où un flot d’étudiants vient de s’engouffrer à bord.
Rapidité et accessibilité
« C’est plus cool, plus grand, plus facile, plutôt économique à 1 euro le ticket. Et on n’a plus à attendre que les files de voitures démarrent aux feux », renchérit Zélim, 25 ans, apprenti pâtissier à l’université des métiers. Avec 85% du trajet effectué en site propre, la mise à disposition de parkings-relais gratuits sur le tracé du Fébus pour inciter les automobilistes à laisser leur voiture, ou encore la priorité aux feux tricolores et aux ronds-points, le BHNS est donc aussi synonyme de gain de temps par rapport à un bus classique.
À l’arrière du Fébus, Suzanne, 82 ans, et Emmanuelle, 40 ans, discutent, elles, de son accessibilité aux personnes à mobilité réduite. « Avoir le bus qui arrive à hauteur du quai est un vrai plus », se félicite la seconde, les bras chargés de sacs de courses. « Mais, continue-t-elle, n’ayant jamais vécu dans une ville avec des tramways, je n’ose pas encore entrer à l’arrière. Question d’habitude, sans doute ! » « Moi, je rentre n’importe où pourvu que l’on ne m’oublie pas sur le quai ! », sourit Suzanne. Cette retraitée emprunte Fébus « trois fois par semaine », aussi bien pour se rendre à ses « cours de gym et de yoga » que pour flâner en centre-ville.
Figure moyenâgeuse, propulsion du futur
Mais l’innovation la plus notable du nouveau bus palois n’est pas visible au premier coup d’œil. Elle se cache sous son toit…Si Fébus doit son nom à Gaston III, incontournable figure médiévale du XIVe siècle, comte de Foix et seigneur de Béarn - autoproclamé Fébus, « dieu du soleil » en graphie occitane -, le mode de propulsion du BHNS est, lui, résolument tourné vers l’avenir. En effet, une pile à hydrogène produit l’énergie nécessaire à l’alimentation du moteur électrique du bus pendant qu’il roule.
Ce procédé, unique au monde pour un bus de 18 mètres, ne rejette aucun gaz à effet de serre mais de la vapeur d’eau et garantit à chaque Fébus une autonomie de 240 km par jour. « Le Fébus n’a pas révolutionné ma vie, mais j’ai une fibre écologique et si je peux contribuer à préserver un tant soit peu la planète, en choisissant ce bus plutôt qu’un autre moyen de transport, c’est une bonne chose », explique Emilien, 27 ans.
1 000 L
d’eau sont dispersés dans l’air, chaque jour, sous forme de vapeur par Fébus
2 t
de dioxygène par jour. La production annuelle d’oxygène d’une forêt de 62 ha
74 M€
d’investissements nécessaires à la réalisation du projet
De l’hydrogène made in Pau
La mise en service de ce BHNS innovant a nécessité la construction d’une station de production et de distribution d’hydrogène. Inaugurée en septembre 2019, celle-ci est située au sein du dépôt de bus Idelis de Pau. Jusqu’à 268 kg d’hydrogène y sont produits chaque jour par un électrolyseur.
Le principe ? Utiliser de l’électricité pour décomposer la molécule d’eau et créer ainsi l’hydrogène (et du dioxygène) nécessaire à la propulsion des bus. Et si, pour l’heure, l’énergie consommée provient du réseau électrique, elle sera prochainement captée directement par des panneaux solaires installés à proximité de la station pour une électricité verte et entièrement renouvelable.