Ces services intermodaux ont pour ambition de développer les mobilités décarbonées du quotidien, alors que le secteur des transports représente 31% des émissions de gaz à effet de serre en France. La moitié de ces émissions (51%)¹ sont dues au déplacement des personnes en voiture individuelle, notamment dans les couronnes périurbaines. Destinés aux habitants des grandes métropoles et de leur périphérie, les SERM constituent ainsi une alternative à l’autosolisme et s’articulent autour d’un mode de transport principal : le train.

En connectant mieux les pôles d’activités proches de la métropole entre eux mais aussi avec les zones périurbaines et rurales, en permettant de valoriser et revitaliser des territoires délaissés, les SERM œuvrent également en faveur du désenclavement territorial et social.

Les SERM sont, en effet, un vecteur structurant de rééquilibrage du territoire. Par une offre de transport plus attractive, ils améliorent l'accessibilité des différents territoires de l'aire métropolitaine et réduisent ainsi les déséquilibres entre centre et périphéries ou entre périphéries. Ils offrent des solutions de mobilité durables et alternatives à la voiture individuelle pour les trajets du quotidien.

Au cœur de ces nouveaux services, le développement des trains régionaux joue une place centrale et vise :

• une amplitude horaire importante
• un service garanti toute la journée avec des horaires lisibles et réguliers
• une fréquence renforcée aux heures de pointe
• un niveau de service attractif le week-end
• des arrêts fréquents dans les secteurs les plus fréquentés

Afin de faciliter le rabattement vers et depuis le train : les SERM visent des horaires coordonnés entre les différents modes ainsi qu’une une billetterie et une information multimodales.

La loi relative aux SERM⁴ du 27 décembre 2023 accélère et structure leur déploiement. À ce jour, l’État a labellisé 24 projets de SERM. Nos sociétés SNCF Réseau et SNCF Gares & Connexions, gestionnaires d’infrastructure, accompagnent Régions et Métropoles dans la mise en œuvre progressive de ces projets et ce en lien avec les autres parties prenantes impliquées (opérateurs de transports, Société des Grands Projets, ...). Certains SERM sont en cours de définition, tandis que d'autres sont plus avancés et exploitent déjà les premières phases comme à Bordeaux, Strasbourg ou le long du Léman Express. 

La Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur (LNPCA) vise à augmenter de 66% le nombre de trains du quotidien et à déployer trois services express régionaux métropolitains sur les aires d’Aix-Marseille, de Toulon et de Nice et la Côte d’Azur afin de reporter 62% du trafic routier vers le rail d’ici 2035, soit 23 millions de nouveaux voyageurs. Le projet vise à reconfigurer le réseau et certaines gares existantes et créer des installations ferroviaires et des gares nouvelles.

Le projet de SERM Hauts-de-France entend faciliter les déplacements de 5 millions d’habitants en apportant une réponse concrète aux problèmes de congestion routière de la Flandre, du Calaisis, du Valenciennois, du Douaisis, du Cambrésis et de l’Arrageois. Le projet prévoit, notamment, un doublement de l’offre ferroviaire, avec jusqu’à 8 trains par heure et une offre étendue de 5h à 23h. La création du réseau express Hauts-de-France, 40 km de nouvelle ligne entre Lille et Hénin-Beaumont, ainsi que la création d’une nouvelle gare centrale à Lille figurent également dans le projet de SERM.

Trois projets sont actuellement en cours afin de proposer une offre de service de mobilité cohérente dans ce territoire au carrefour du Luxembourg, de l’Allemagne et la Suisse :

• Le SERM de Strasbourg vise à élargir l’offre de trains et de cars express interurbains sur les principaux axes de l’agglomération, jusqu’à la Bruche et au Piémont des Vosges, à l’ouest, et à l’est vers l’Allemagne. Il entend également renforcer le réseau express métropolitain européen (Reme), mis en service en décembre 2022.
• Le SERM de Mulhouse et sa liaison avec Bâle visent à développer l’offre dans un contexte d’accroissement du trafic ferroviaire lié à l’arrivée du « RER Basel ». Cela passe par la création de 6 km de voies et d’une nouvelle halte à l’EuroAirport, appelée Nouvelle Liaison Ferroviaire EuroAirport. Le projet est en phase de préfiguration.
• Le SERM Lorraine - Luxembourg, par un travail sur l’intermodalité, les transports en commun et le report modal de la route vers le train, doit permettre de répondre à l’accroissement des mobilités sur un corridor incluant Nancy, Metz, Thionville et Luxembourg.

Labellisé le 27 juin 2024 par le ministère des Transports, le projet de SERM de Rouen est inscrit au protocole mobilité 2023-2027 du contrat de plan État-Région, signé le 12 juillet 2024. Ce projet s’adresse à un territoire de plus de 2 400 km² au sein duquel se logent, travaillent et se déplacent 800 000 habitants. Il concentre plus de 300 000 emplois autour de 270 communes. Afin de favoriser le report modal et de répondre aux attentes des habitants en matière de mobilité́ du quotidien, le projet de SERM de Rouen s’appuiera sur le renforcement du service ferroviaire et la mise en œuvre de moyens complémentaires de déplacement, comme les cars express, le covoiturage ou le vélo.

Attendu par les habitants de l’aire d’attraction rouennaise, le projet de SERM participera à la transition écologique. Il devra concourir à organiser l’habitabilité́ et l’aménagement d’un territoire à la fois urbain, péri-urbain et rural, doté de plusieurs centralités.