
Train et cinéma, une histoire d’amour
Le 7e art entretient une relation privilégiée avec l’univers ferroviaire. Le train n’a en effet jamais cessé d’inspirer au cinéma des images, des scènes ou des situations. Retour sur ce lien historique, artistique et émotionnel.
Le plus cinématographique des moyens de transport
Depuis son entrée fracassante sur la pellicule des frères Lumière, le train n'a plus quitté les écrans. L’esthétique des rails, la charge symbolique de ses continuités et ruptures, son image de puissance et de vitesse sont hautement cinématographiques. Quand le cinéma devient « parlant » dans les années 1930, s’ajoute la force d'évocation sonore du sifflet de la locomotive et du rythme du roulement sur les rails. Toutes les dimensions du chemin de fer sont magnifiées par cet art qui construit, de film en film, une iconographie ferroviaire dans notre imaginaire collectif.
Une source d’inspiration inépuisable
Le cinéma, c'est avant tout une intrigue, une dynamique qui structure le propos. Le huis-clos des anciens compartiments permet toutes les rencontres ; les grands espaces et les villes que traversent les convois sont autant de promesses d'inédit et d'imprévu. Transition entre deux villes, entre deux contextes, entre deux réalités, le train est une zone privilégiée de fiction. Mais le cinéma, c'est aussi, bien entendu, le fantasme et l'imaginaire. Le train est alors celui des grandes épopées, des conquêtes, des rêves de plaines sans fin et du cinémascope.
De l’histoire à l’Histoire
On se retrouve et on se sépare dans les halls de gare, on s’embrasse sur les quais, on se rencontre aux guichets, on rêve d'ailleurs lointains devant les panneaux d'affichage… La gare et le train sont des microcosmes où s'exprime toute la palette des émotions humaines. Parfois la petite histoire individuelle rejoint la grande Histoire mondiale. Comme « La Bataille du rail », film qui rappelle les actions de résistance des cheminots de la SNCF contre les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Un film en l'honneur des cheminots résistants
« La Bataille du rail » montre les différentes actions menées par les cheminots résistants, qui aboutissent au déraillement d’un train blindé allemand en 1944. À l’origine un documentaire en l’honneur des cheminots de la Coopérative générale du cinéma français, un groupe de résistants proches du PCF, c’est devenu un long métrage à la faveur d’un partenariat avec les membres de l'association Résistance-Fer et la SNCF.
Plébiscité par le public
Le film a été confié à René Clément, alors jeune réalisateur et déjà auteur du documentaire « Ceux du Rail » en 1942. Il est essentiellement tourné en décors réels, avec des comédiens peu connus, des cheminots qui jouent les figurants, sans trucage, grâce aux moyens mis à disposition du réalisateur et de son équipe par la SNCF.
Sorti en février 1946 dans une seule salle parisienne, ce film patriotique rencontre un succès public immédiat et inattendu. Sélectionné pour la première édition du Tournoi International du cinéma à Cannes, il décroche le grand prix international.
La SNCF et son service cinéma

Naissance de la Section Cinématographique
Dès le 26 février 1942, la SNCF se dote d’une Section Cinématographique. Ses missions se limitent alors à la projection sur l’ensemble du territoire, via un réseau de sections régionales, de films d’actualité et des documentaires pédagogiques.
Filmer l’après-guerre
En 1943, le service se voit confier la réalisation des films de l’entreprise en devenant la Section Centrale Cinématographique de la SNCF. Hormis le service cinéma des armées, il s’agit du premier service cinématographique intégré d’entreprise en France. Il prend véritablement son essor à partir de 1944, en filmant durant 3 ans le colossal travail de reconstruction du réseau après la guerre. Lucien Censier, responsable de la Section Centrale de 1944 à 1969, voit dans le cinéma « un merveilleux et vivant moyen d’information et un instrument d’instruction incomparable… »

Une production pléthorique
En 1972, la Section Centrale devient Centre Audiovisuel (CAV) et la Section Photographique y est adjointe. Les réalisateurs tels André Périé, Robert Legrand et Yves Clara, marquent de leur empreinte les productions entre 1940 et 1970.

Du cinéma à la vidéo
En 1982, le CAV rejoint la Direction de la Communication nouvellement créée. Parallèlement, le nombre des productions annuelles croît de manière importante avec l'apparition et le recours exclusif à la vidéo pour les tournages, en diversifiant les sujets traités afin de répondre aux nouvelles exigences marketing.

Notre pôle Cinéma & Tournages
Chaque année, nos gares et nos trains accueillent de très nombreux tournages de films. En moyenne, un film français sur trois comporte une scène tournée dans un décor ferroviaire. Nous sommes, à ce titre, l’entreprise qui accueille le plus de tournages en France. Afin d’accompagner tous ceux qui souhaitent filmer en gare ou à bord d’un train, notre pôle Cinéma & Tournages prend en charge toutes les demandes de tournage des professionnels de l’image.
SNCF acteur des plus belles émotions du cinéma
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