
Nos bâtiments reconvertis en centre d’hébergement d’urgence
Inauguré en 2022 dans l’ancien technicentre industriel d’Oullins, le centre d’hébergement d’urgence de La Mulatière, qui accueille des familles de réfugiés pendant trois ans, s’inscrit dans la lignée des projets de SNCF Immobilier en cohérence avec la politique RSE du Groupe. Explications.
Urbanisme transitoire
L’urbanisme transitoire porté par SNCF Immobilier veut donner une 2e vie aux emprises ferroviaires non utilisées en créant des lieux de partage répondant aux besoins des territoires. Comment naît un projet ? Quel rôle joue SNCF Immobilier ? Qui sont nos partenaires ? Anne-Sophie Courbière, Responsable Développement locatif et Valorisation transitoire à la Direction immobilière territoriale Sud Est (Auvergne Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté), chez SNCF Immobilier, nous parle du projet de centre d’hébergement d'urgence à La Mulatière, près de Lyon.
Quelles sont les missions de SNCF Immobilier ?
Nous optimisons la performance des activités du Groupe, en réalisant des gains économiques, en modernisant l’outil industriel, ferroviaire et tertiaire, et en pilotant la trajectoire énergie carbone de ses bâtiments ; nous valorisons le patrimoine du Groupe en mobilisant le foncier qui n’est plus nécessaire à l’exploitation ferroviaire pour créer des villes sobres, résilientes, solidaires et inclusives, avec les collectivités territoriales ; nous développons une offre de logements au cœur des territoires en modernisant l’existant et en construisant des logements neufs.
Comment réutiliser le foncier ferroviaire ?
Au sein de nos Directions immobilières territoriales, les Pôles Valorisation ont pour objectif, soit de vendre des biens, soit de les valoriser via de l’occupation locative ou transitoire. Notre portefeuille de projets est large : louer d’anciens bâtiments ferroviaires à des industries, mais aussi donner une nouvelle vie à des emprises ferroviaires non utilisées en créant de nouveaux lieux de partage et de vie répondant aux besoins des territoires avec une ambition forte, celle d’intégrer dans toutes nos actions la performance sociale, sociétale et environnementale.
- En savoir plus
Nous avons accueilli
4 millions
de visiteurs sur nos sites d’urbanisme transitoire
Déjà plus de
400
emplois ont été créés sur ces sites par les différents partenaires
Depuis 2015
40 projets
et 100 000 m2 transformés
Comment est né le projet à La Mulatière ?
L’ancien technicentre industriel d’Oullins fait partie de l’histoire ferroviaire du pays. Situé le long de la 1ère voie de chemin de fer déployée en France, entre Saint-Etienne et Lyon, il était dédié à la ligne Paris-Lyon-Marseille. Peu à peu, il s’est spécialisé dans la maintenance des locomotives, puis dans la réparation des moteurs électriques de train. Aujourd’hui, les bâtiments n’étant plus adaptés, un nouveau technicentre a été créé à Vénissieux. Résultat, à La Mulatière, sur 20 hectares et 80 000 m2 de bâti, seuls 4000 m2 sont utilisés, et de manière temporaire.
D’où la volonté de repenser son utilisation…
En plus des ateliers industriels, il comporte des logements et un gymnase, une cantine, un centre médico-social, etc. Ces espaces accessibles de la rue sont faciles à réutiliser. Le temps de remettre en état le reste du site, soumis à la réglementation ICPE (Installations Classées Protection de l’Environnement), nous avons décidé d’exploiter des bâtiments, dont d’anciens logements, mis à disposition d’Habitat et Humanisme, association lyonnaise qui propose de l’hébergement d’urgence ou de l’habitat intercalaire1 à des personnes en situation de précarité.
Comment ce partenariat s’est-il noué ?
Depuis 2020, SNCF Immobilier a signé un protocole de partenariat avec Habitat et Humanisme. Il était tout naturel de leur proposer ces anciens logements du site de La Mulatière en septembre 2021, nous avons signé une convention d’occupation avec eux, et le centre a ouvert en mars 2022. Une quinzaine de familles, soit une soixantaine de personnes, y sont depuis logées : il s'agit majoritairement de réfugiés inscrits dans les centres sociaux de la ville.
Quel fut votre rôle auprès des collectivités ?
Le succès du projet vient du lien très fort avec la Préfecture et les collectivités, la métropole de Lyon, la ville de La Mulatière et celle d’Oullins. Offrir des surfaces d'hébergement, d’accord, mais il faut aussi permettre aux familles de s’intégrer, d’apprendre le français, de scolariser leurs enfants, etc. Chaque centre d’hébergement est orienté selon le type de population accueillie : des familles de réfugiés, des femmes seules avec enfants, des grands marginaux, des personnes en situation de handicap… L’écosystème doit être en place pour les intégrer.
C’est-à-dire ?
Par exemple, une vingtaine d’enfants sont arrivés à La Mulatière, il a fallu s’assurer que les écoles puissent les intégrer pour qu’ils aient une scolarité normale. Cela se prépare en amont. Nous jouons un rôle d’intermédiaire avec les collectivités pour construire avec elles un projet sur-mesure. Et que tout le monde s’y retrouve, l'État qui finance, l’association qui exploite les espaces, la SNCF qui organise l’accueil en fonction de la morphologie du bâtiment, et les collectivités qui accompagnent au quotidien ces occupations.
Y a-t-il d’autres associations accueillies ?
L’association United Riders occupe une petite partie du site d’Oullins ; ils font de la maraude et de la distribution de vêtements aux sans-abris. Une autre structure est hébergée : Sans croquettes fixes, qui s’occupe des animaux des sans-abris. À l’intérieur du site, on a aussi proposé d’anciens ateliers SNCF à de jeunes entreprises qui travaillent dans l’économie sociale et solidaire. Aujourd’hui, c’est un site d’urbanisme transitoire qui s’inscrit pleinement dans les valeurs RSE de la SNCF.
Avez-vous d’autres projets dans la région ?
Toujours à Lyon, depuis mai 2022, en partenariat direct avec la préfecture, nous sommes fiers de l’ouverture d’un site dit « hub régional » d’accueil des réfugiés ukrainiens. Il permet de regrouper des réfugiés ukrainiens, (en attente d’être rapprochés de leurs familles), pour leur proposer des logements plus durables dans différentes villes du territoire rhônalpin. C’est une petite prouesse, car on a ouvert ce centre d’hébergement de 160 lits en quinze jours seulement, dans un ancien bâtiment SNCF Fret.
Et en dehors de Lyon ?
Et bien à Dijon, la Direction immobilière territoriale Sud Est a ouvert son premier centre d'hébergement d'urgence dans un ancien foyer SNCF avec l’association ADEFO (Association dijonnaise d’entraide des familles ouvrières) pour proposer du logement intercalaire. Quinze chambres sont occupées à l'étage, et au rez-de-chaussée sont organisés des cycles de formation, pour les personnes hébergées mais également pour le public suivi par ADEFO.