Train TELLi sur un pont

TELLi, la solution pour les petites lignes

TELLi fait partie des innovations que nous développons. Comment peut-il contribuer à relancer les petites lignes en réduisant les coûts d’achat et d’exploitation pour les Régions ? Explications en compagnie du directeur de ce projet.

Tout terrain et écologique

Alimenté par batteries, plus léger qu’un TER classique, fabriqué à partir de matériaux recyclables, TELLi, qui bénéficie d'un financement de l'Ademe dans le cadre de France 2030, entend redynamiser les lignes de desserte fine du territoire.

Entretien avec le directeur du projet

En quoi TELLi permet-il de diminuer la facture pour les Régions ? Quelles technologies utilise-t-il ? Jacques Berling, le directeur du projet TELLi, revient sur l’ambition de ce projet pour la mobilité au sein des territoires.

Quel est l’objectif de TELLi ?

Le TGV et les trains régionaux maillent les villes et les métropoles mais ils sont surdimensionnés pour les petites lignes qui irriguent le territoire et notamment les zones rurales. Faire circuler un TER classique représente des coûts d’exploitation et d’entretien importants, parfois décalés par rapport aux besoins des territoires. La grande idée de TELLi, c’est de proposer une nouvelle approche qui intègre matériel roulant, infrastructure et exploitation pour réduire les coûts globaux, et donc faire circuler plus de trains. TELLi complètera ainsi l’offre TGV et TER.

Quelle différence entre TELLi et DRAISY ?

Complémentaires, ils répondent à des besoins différents. Avec TELLi, nous visons 70 places assises, là où DRAISY en propose 30 pour les lignes à faible trafic. TELLi est en outre interopérable : capable d’interagir avec la signalisation ferroviaire, il franchira les passages à niveaux sans ralentir et rejoindra les grandes gares sur des lignes du réseau principal empruntées par d’autres types de trains. DRAISY fonctionnera plutôt comme un tram et circulera sur des voies dédiées de moins de 100 km.

Sur quelles innovations repose TELLi ?

C’est un train alimenté par des batteries dont l’autonomie pourrait atteindre les 200 km. La volonté des régions de ne plus recourir, d’ici 2030, à des trains roulant au diesel a guidé notre réflexion. Et ce train sera fabriqué à partir de matériaux recyclés par la suite eux-mêmes recyclables.

Et outre l’aspect écologique ?

Ensuite, avec ses 40 tonnes, il sera plus léger qu’un TER classique pour ne pas trop solliciter la voie ferrée, et donc limiter sa maintenance. Nous travaillons enfin sur sa liaison au sol. Notre but, c’est de concevoir un système de suspension, qui non seulement évite le martelage sur les voies mais qui amortisse les défauts pour le confort des passagers. C’est un « train 4x4 », mais sans la pollution.

Ce train utilisera-t-il de l’hydrogène ?

Ce n’est pas notre solution prioritaire et notre premier démonstrateur1 n’y aura pas recours. Par la suite, il suffira d’installer ce qu’on appelle une pile à combustible et d’ajouter des réservoirs spécifiques, pour que les batteries du train soient alimentées par de l’hydrogène et non plus grâce à la caténaire.

Comment sera aménagé l’intérieur ?

L’espace intérieur sera configurable et pourra transporter aussi bien des skis, des vélos ou du micro-fret dans des caisses. En outre, il pourra être modifié au cours de la même journée. Imaginons un train qui transporte des élèves le matin, puis des vélos à la mi-journée, et en fin de journée, des étudiants. Grâce à ses suspensions, TELLi s’adaptera à la hauteur du quai, et permettra un accès facilité aux voyageurs en situation de handicap. C’est un design modulable prévu pour répondre aux diverses exigences des régions.

Comment travaillez-vous avec les régions ?

Nous avons la chance de travailler avec la Région Nouvelle-Aquitaine, qui joue un rôle d’ambassadeur auprès des autres territoires. Parmi nos autres partenaires, figure le Cerema2 (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, ndr),qui est dans le consortium pour orienter vers les besoins des Régions.

Quelles sont les prochaines étapes ?

Nous devons démontrer, d’ici fin 2024, que les technologies fonctionnent. Cette étape sera validée par la réalisation d’une maquette échelle 1 qui montrera tout ou partie du train, avec des démonstrateurs pour les sous-systèmes. Des tests seront ensuite effectués sur une ligne «  laboratoire  » en 2025. Après les phases d'industrialisation et d'homologation, notre objectif est de mettre TELLi sur le marché en 2029.

Qui participe à ce projet ?

Notre Groupe a rassemblé, au sein d’un consortium, le fleuron de la filière ferroviaire française autour d’une conviction commune : il faut innover pour redynamiser les petites lignes. Le consortium est composé de 11 partenaires aux rôles complémentaires, parmi lesquels des grands groupes industriels et des PME plus spécialisées.

Et les partenaires publics ?

Le projet fait également appel à leurs expertises. Tout l’enjeu, c’est d’aligner nos visions d’entreprise pour produire des technologies à la pointe de l’innovation, mais à un coût très compétitif. C’est une aventure humaine incroyable au service d’un objectif majeur pour la collectivité et la transition écologique.