Feuilles mortes sur les voies ferrées

Nos solutions face aux feuilles mortes sur les voies

À l’automne, les feuilles mortes associées à l’humidité peuvent entraver la circulation des trains. Nos équipes de SNCF Réseau mettent tout en œuvre pour anticiper leur impact sur le fonctionnement du système ferroviaire.

Une problématique commune à tous les opérateurs

L’automne est l’une des principales périodes sujettes à la perte d’adhérence. La présence conjuguée de feuilles mortes, écrasées par les roues des trains, et d’humidité génère une pâte végétale graisseuse sur le rail qui réduit considérablement l’adhérence, comme une voiture en présence de verglas sur une route glissante. Cette problématique est universelle et touche les opérateurs ferroviaires du monde entier.

Lutter contre la pâte graisseuse végétale

Prévenir les risques liés à la perte d’adhérence

Le projet adhérence

Le projet adhérence réunit des experts issus des différents métiers du ferroviaire : circulations des trains, maintenance du réseau, conduite et matériel. Il a pour objectif d’améliorer la performance des trains les plus affectés par les phénomènes d’enrayage et de patinage.

En savoir plus sur le projet adhérence

Qu’est-ce que le patinage ?

Le patinage est la perte d’adhérence au moment de l’accélération du train. Cette difficulté à accélérer et à atteindre la vitesse normale est souvent synonyme de retards. Il peut parfois arriver que le train ne parvienne pas à redémarrer après un arrêt. Les roues tournent alors dans le vide et le trafic est totalement interrompu jusqu’à l’arrivée d’une locomotive pour venir chercher le train impacté.

Qu’est-ce que l’enrayage ?

L’enrayage est la perte d’adhérence au freinage. La conséquence directe est un allongement de la distance au freinage. Dans les cas les plus sévères, les dégâts constatés sur les roues et sur les rails nécessitent l’intervention des services de maintenance.

  • 80

    trains (16 laveurs et 64 brosseurs) sont utilisés pour nettoyer les rails

  • 480 km

    de rail sont nettoyés par jour avec un wagon laveur

  • Un bulletin

    émis par Météo France identifie les zones à risque

Les mesures mises en place

Des logiciels anti-enrayeurs

Les engins modernes sont conçus avec moins de roues, ce qui réduit le nombre de contacts entre ces dernières et le rail. Dès lors, l’effort sur chaque essieu au freinage, ou au démarrage, est plus important. Une force trop importante peut provoquer un glissement sur le rail ou peut bloquer les roues. En outre, la mise en place de logiciel anti-enrayeurs sur les trains, semblable à celui de l’ABS sur les voitures, permet de limiter les effets de glisse lors du freinage du train. Associées, ces deux mesures réduisent le nombre de profilages de roues et, par conséquent, les immobilisations des rames. L’objectif est de limiter au maximum les suppressions de trains et assurer les circulations dans le respect de la sécurité tout en garantissant le confort pour nos clients.

Les opérations d’élagage et de débroussaillage

Afin de lutter contre les effets de la végétation, des opérations d’élagage et de débroussaillage sont menées dès le printemps et sont ciblées dans les zones dites « à risque ».

Le nettoyage du rail

Les trains laveurs sont prioritaires sur les autres circulations. En s’assurant d’un nettoyage efficace, on diminue sensiblement le risque de perte d’adhérence. Des outils sont disponibles :

  • Le système SleetBrush : il permet de nettoyer « à sec » le rail. Grâce à un brossage rigoureux, ses lames d’acier décollent les dépôts présents sur le rail.
  • Un dispositif léger de nettoyage de rail : en Haute-Picardie, ce dispositif portable et mobile permet de traiter et nettoyer près de 300 m de voie. Cet engin a été adapté à partir d’un système existant (débroussailleuse de quai) et transformé pour être utilisé sur les voies.

Aider les conducteurs à anticiper leur freinage

Afin de permettre aux agents de conduite d’anticiper leurs freinages sur des zones à adhérence dégradée, une préannonce de gare située à 1800 mètres ou 2000 mètres du point d’arrêt est ajoutée en complément du panneau classique présent à 1000 mètres. Ce dispositif se développe progressivement sur quelques territoires fortement impactés par l’adhérence dégradée.

La remise en état du matériel

Lorsque le rail est glissant à cause des feuilles mortes, le train continue d’avancer en glissant sur le rail, même si les roues se bloquent. Le temps de freinage devient plus long et le rail se transforme en rabot pour la roue qui fabrique des plats ou « roues carrées ». Lorsqu’un plat se forme, le train doit être envoyé en atelier. La roue doit être usinée pour retrouver ses caractéristiques d’origine. Cette opération s’effectue dans un « tour en fosse » : une machine-outil placée sous les rails rabote la roue. Dans les cas plus sérieux, il est parfois nécessaire de changer la roue. Ces importantes opérations sont effectuées dans des centres spécialisés et immobilisent longuement les rames.

La formation et la sensibilisation

Concernant la conduite, de nouvelles mesures améliorent la transmission des signalements par et pour les conducteurs. En parallèle, des actions de sensibilisation sont aussi régulièrement menées afin d’adapter les gestes métiers conduite.

Un plan de transport adapté

En collaboration avec les Autorités Organisatrices de Mobilité, un plan de transport adapté peut être mis en place pendant la période sensible afin de préserver le matériel. L’objectif est ainsi de limiter les risques de retards et de suppressions de trains.

D’autres innovations et solutions

Un bulletin adressé chaque jour par Météo France définit les sites concernés par les risques de perte d’adhérence pour les 3 jours à venir. Pour limiter les risques, un gel améliorant l’adhérence, baptisé Rail Grip, est utilisé ponctuellement dans ces zones.