Comment SNCF Réseau produit des traverses en bois écologiques

Nos équipes utilisent de l’huile cuivrée pour traiter nos traverses en bois produites sur le site de Bretenoux-Biars, dans le Lot. Cette innovation constitue une alternative durable à l’utilisation d’un produit biocide, la créosote. 

Remplacer la créosote à l’horizon 2029

Les traverses de bois produites à l’usine SNCF Réseau de Bretenoux-Biars, dans le Lot, sont traitées grâce à l’huile cuivrée et non plus à la créosote. Depuis septembre 2025, cette technique est utilisée pour protéger le bois des agressions et le rendre imputrescible.

Dès 2011, l’Union européenne a en effet lancé une démarche pour restreindre progressivement l'usage de ce produit biocide, et engagé les les gestionnaires d’infrastructures à développer et adopter une alternative efficace au plus tard en 2029.

L’huile cuivrée, plus respectueuse de l’environnement

SNCF Réseau a lancé une recherche d’alternatives à la créosote en 2013. Sélectionnée après de nombreux tests conduits en laboratoire et sur le terrain, l’huile cuivrée permet de conserver la durée de vie d’une traverse bois aussi longtemps qu’avec une imprégnation à la créosote, soit environ 35 ans, mais elle offre surtout des gains environnementaux lors de la production :

  • La température de chauffe est diminuée de moitié (de 120°C à 60°C), ce qui entraîne une division par 4 de la consommation d’énergie.
  • L’économie de 3 000 m3 d’eau de chaudière par an.
  • 6,5 M€

    investis pour moderniser l’usine de Bretenoux-Biars dont 2 M financés par l’ADEME

  • 35 ans

    de durée de vie pour les traverses en bois grâce à l’huile cuivrée

  • 300 000

    produits bois destinés au réseau sortent de notre site lotois chaque année

À quoi servent les traverses de bois ?

Essentielles à l’infrastructure ferroviaire, les traverses, qu’elles soient en béton armé ou en bois, garantissent l’écartement des rails ainsi que l’inclinaison et la stabilité de la voie ferrée. Le bois constituant les traverses de SNCF Réseau vient de la filière française et de chênes durablement exploités. Il se distingue par ses qualités environnementales, notamment le stockage de CO2 tout au long de sa vie. D’un point de vue technique, il présente plusieurs avantages techniques pour une utilisation ferroviaire comme son adaptabilité et sa facilité de mise en œuvre.

Le site de Bretenoux–Biars, unique par sa taille

SNCF Réseau fait le choix de maintenir le bois, ressource durable, naturelle et renouvelable en investissant dans la nouvelle usine de Bretenoux-Biars. La plus grande installation de traitement de bois aux huiles cuivrées en Europe, celle-ci s’étend sur 26 hectares et emploie environ 100 personnes.

Plus de 300 000 produits bois utilisés pour des voies courantes, pour des aiguillages ou pour des ouvrages d’art comme des ponts ferroviaires, y sont fabriqués chaque année. Son rôle est donc crucial dans la gestion et l’approvisionnement des chantiers SNCF Réseau.

Le processus d’imprégnation des traverses

  • Une fois réceptionnées, les ébauches de traverses sont stockées sur le site en « camarteau » (empilement en couches croisées) pour atteindre le niveau optimal d’humidité avant traitement.
  • Après plusieurs mois de séchage, elles sont ensuite entaillées et percées, puis le bois est dirigé vers l’usine de traitement et placé dans un cylindre d’imprégnation.
  • Le produit de traitement emplit le cylindre et est mis sous pression pour pénétrer le bois avant de subir plusieurs phases de vides d’air successives.
  • À l’issue de ce cycle d’une durée de quatre heures, les huiles excédentaires sont récupérées, et un vide d’air et l'inclinaison des bois permet d’éviter le surplus.

Construire un modèle industriel responsable

Une fois retirées du réseau, les traverses en bois traitées aux huiles cuivrées pourront être utilisées pour conforter des talus ou contribuer à des aménagements paysagers de voies vertes.

Cette revalorisation s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire : les 2 millions de tonnes de matériaux et composants retirés chaque année de l’infrastructure ferroviaire sont des gisements précieux de recyclage ou de réemploi.

Entre autres démarches, une recyclerie ferroviaire a été implantée en Côte-d’Or pour tendre vers le zéro déchet. À court terme, SNCF Réseau collectera 100% des matériaux structurants de la voie afin de leur donner une seconde vie, et réduire de 25%, durant la décennie 2020, les émissions de CO2 liées au cycle de vie de ses matériaux.