Nos innovations au service de la surveillance du réseau

Mobiles autonomes, caméras et lasers ultra-performants… Nous élaborons des alternatives innovantes en matière d’inspection des voies et caténaires. Objectif : diminuer les coûts en surveillant toujours mieux l’infrastructure.

Le réseau ferroviaire, c’est 28 000 km de voies et 33 000 km de caténaires, ces câbles qui alimentent les trains en électricité. Afin de garantir la fiabilité et la sécurité des circulations, SNCF Réseau conduit en permanence des opérations de surveillance. Or cette inspection représente un coût financier et un coût énergétique non négligeable.

C’est pourquoi nous développons des solutions technologiques pour remplacer les techniques actuelles de supervision des voies et des caténaires.

Le projet MARS LGV

Un système pionnier pour les lignes à grande vitesse

Chaque jour, nous faisons rouler des rames TGV sans voyageurs avant le début des circulations des trains sur les lignes à grande vitesse, afin que les conducteurs identifient d’éventuelles anomalies. Parce que ces marches de reconnaissance essentielles à la sécurité représentent un coût financier important en raison des moyens utilisés, et de la consommation d’énergie, nous cherchons des solutions technologiques pour optimiser cette mission obligatoire.

Faciliter la reconnaissance quotidienne

C’est l’objectif du projet MARS LGV, pour Mobiles Autonomes de Reconnaissance en Sécurité, lancé par SNCF Réseau ; ces mobiles autonomes (GoA4) alimentés par des batteries rouleront sur l’ensemble des lignes à grande vitesse, recueillant grâce à une vision à 360 degrés et des capteurs, radars, caméras, lidar et systèmes embarqués, des données ensuite transmises en temps réel à un centre opérationnel. Ainsi les équipes pourront intervenir immédiatement dans les zones où une anomalie a été détectée.

La reconnaissance du réseau se fera par tronçons délimités par des bases de recharges. La répartition des ces bases est pensée pour favoriser la flexibilité du système et optimiser le temps de la mission en favorisant les plages de travaux.

Les bénéfices de MARS LGV

  • Environnementaux : une consommation énergétique divisée par 20 et une conception « verte » du mobile avec une solution bas-carbone.
  • Scientifiques : l’intégration de technologies innovantes pourrait ouvrir la voie à d’autres domaines de l’exploitation ferroviaire et une augmentation du niveau de sécurité ferroviaire.
  • Économiques : les coûts de réalisation de la reconnaissance sont divisés par trois.

Enfin, grâce à MARS LGV, les TGV peuvent être rendus à leur mission première de transport de voyageurs.

Les partenaires et le financement du projet

Le développement du système MARS LGV fait l’objet d’un projet de recherche collaboratif impliquant six partenaires : Six partenaires composent ce projet de recherche collaboratif :

  • Forsee Power
  • Compagnie des Signaux
  • IRT Railenium
  • Socofer France
  • Spirops
  • SNCF Réseau, avec la participation de la Direction Technologie Innovation Projets Groupe (DTIPG) de la SA SNCF.

Le projet, qui doit être finalisé en 2029, bénéficie également du soutien de l’État obtenu dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt France 2030/Corifer 2023, avec l’appui de Bpifrance, dans le cadre de France 2030.

Le projet CAMESCAT

Des lasers au chevet des caténaires

Le saviez-vous ? 33 000 km de caténaires alimentent en électricité, via un pantographe, la majeure partie des trains qui roulent sur notre réseau. Or, ces câbles suspendus s’usent, et nécessitent donc une inspection régulière. Jusqu’à présent, celle-ci était assurée par des engins spécialisés, équipés de systèmes de mesure reposant sur la profilométrie optique1 et l’ombroscopie2, mais qui roulent très lentement.

Deux lasers et 6000 images par seconde

Le projet CAMESCAT, Capteur de Mesure de la Section Caténaire, repose aussi sur la profilométrie. Ce dispositif combine deux lasers capables de réaliser une reconstruction du fil, et permettant d’évaluer, au demi-millimètre près, l’épaisseur d’un fil, en produisant jusqu’à 6 000 images par seconde, à des vitesses pouvant atteindre les 120 km/h.

Un projet entré en phase d’industrialisation

Un important travail a été nécessaire pour valider et homologuer ce dispositif, qui embarque sur un pantographe des caméras et lasers positionnés à proximité du fil de contact. Les données recueillies sont ensuite stockées dans des baies informatiques dans les trains et analysées par les équipes.

Après deux années de mise au point, le dispositif CAMESCAT est entré en pré production en février 2025 sur un véhicule UFM160, opéré par Eurailscout France3, sous la maîtrise d’ouvrage de la Direction Générale Opérations et Production (DGOP) de SNCF Réseau.

Une démarche éco-responsable

Outre le fait qu’il permet de s'insérer dans le trafic commercial et de couvrir les lignes à grande vitesse en réalisant des mesures à 120 km/h, le dispositif CAMESCAT favorise une consommation optimisée du cuivre, métal utilisé pour les caténaires. En effet, grâce à cette inspection précise, seuls les segments ayant subi une abrasion importante sont remplacés.

Grâce à sa technologie, ce projet va permettre ainsi à SNCF Réseau de réduire ses coûts, d’améliorer la performance du réseau tout en s’inscrivant dans une démarche de développement durable. CAMESCAT suscite d’ailleurs l’intérêt d’autres opérateurs ferroviaires partageant les mêmes objectifs, à travers toute l’Europe.