Faire circuler des trains dans différents pays européens suppose une coordination et des échanges d’information entre les différents acteurs du secteur : les entreprises ferroviaires, les gestionnaires d’infrastructure, ceux des gares et des terminaux, ainsi que les détenteurs de matériel.

Ces communications s’effectuant au moyen de messages informatiques sont décrites dans deux STI instaurées par la directive interopérabilité :

• la STI relative aux applications télématiques au service des passagers (TAP)
• la STI relative aux applications télématiques au service du fret (TAF).

Toutes deux servent à établir des référentiels communs pour les échanges de données.

À l’issue de la révision en cours qui doit aboutir en 2024, les deux STI auront été regroupées dans une seule STI dénommée télématique.

Imaginez un train qui se rend d’un point A à un point B, traversant ainsi différents pays en Europe. Avant de le mettre en circulation, il faut faire une demande de sillon, prise en compte par chaque pays pour son réseau. Pour que la demande soit globale, et non pays par pays, avec les complexités que cela entraînerait, les STI télématiques permettent de créer des messages standardisés pour répartir la demande initiale et constituer le sillon demandé.

Ainsi chaque gestionnaire d’infrastructure sera chargé du traitement de la demande sur son territoire, et ce en fonction des données transmises. Les STI télématiques au service du fret et au service des voyageurs servent aussi à mettre en place les outils permettant d’uniformiser les informations de suivi des trains, ou pour la réservation d’un billet pour les voyageurs, etc.

Elles portent la communication entre les systèmes des acteurs du ferroviaire au niveau international, tant sur les données de base que sur les données en temps réel, par exemple pour suivre le parcours d’un train. Parce qu’elles concernent des échanges de données, les STI télématiques doivent suivre le rythme d’évolution des autres STI, des nouveaux besoins et des nouvelles technologies.

Les STI télématiques standardisent et rendent efficaces les échanges télématiques entre les acteurs et les systèmes au niveau national et européen. Cela concerne les horaires théoriques et réels, avec la cause de retard le cas échéant, les informations tarifaires, les réservations et ventes de billets pour les voyageurs, le transport de véhicules, de bicyclettes et de bagages, mais aussi les informations relatives aux équipements PMR (personnes à mobilité réduite, ndr) en gare et dans les trains, et les modalités de contrôles de billets.

En effet ces informations et ces services entre acteurs seront ensuite mis à disposition des voyageurs par les entreprises ferroviaires, les gestionnaires de gares et les vendeurs de billets, quand ceux-ci sont autres que les entreprises ferroviaires.

La standardisation des échanges télématiques, notamment pour les échanges internationaux, rend plus efficace le transport de fret, particulièrement pertinent à l’échelle européenne, pour tous les acteurs de la chaîne de transport : chargeur, gestionnaire de triage, terminal ou chantier combiné, entreprise ferroviaire principale, entreprise ferroviaire co ou sous-traitante, détenteur de wagons, etc.

Cela va concerner par exemple la lettre de voiture électronique¹, l’allocation de capacité, la préparation et la circulation des trains et le mouvement des wagons. Par ailleurs, un identifiant de référence du train, unique et immuable à l’échelle européenne, permettra de suivre sans ambiguïté un train de long parcours circulant sur plusieurs réseaux, et ce même en cas d’un retard nécessitant une nouvelle planification. Il complète l’actuel numéro de train, et s’applique aux trains de fret ainsi qu’aux trains de voyageurs.