
Comment le réseau ferroviaire européen voit le jour
Au cœur de la politique européenne des transports figure la création d’un espace ferroviaire sans frontières ni barrières. Pour y parvenir, l’innovation technologique et l’harmonisation des standards jouent un rôle essentiel. Explications.
Le saviez-vous ?
Faire circuler un même train à travers différents réseaux nationaux en Europe est une gageure en raison de la diversité des matériels, des infrastructures et des réglementations.

Un réseau unique en construction
L’ambition européenne d’établir un espace ferroviaire unique vise à favoriser l’essor de ce mode de transport écologique. Elle repose sur un vaste chantier d’harmonisation des réseaux, auquel prennent part des acteurs publics comme privés.
La SNCF pleinement engagée
Plus qu’une révolution dans l’histoire du chemin de fer en Europe, le réseau unique est aujourd’hui un impératif face à l’urgence climatique. Avec ses partenaires à l’échelle européenne, la SNCF joue un rôle majeur dans sa construction.
Vers un train « sans coutures »
Gommer les barrières techniques qui séparent les pays européens est un enjeu crucial pour le transport de marchandises comme de voyageurs. La SNCF œuvre, à travers plusieurs projets, à mettre en place l’interopérabilité ferroviaire.
De quoi s'agit-il ?
Ce terme désigne la circulation d’un train, librement et en toute sécurité, sur toutes les infrastructures européennes. Tous les pays membres de l’UE sont donc impliqués, dans une logique de collaboration européenne.
L'interopérabilité, un enjeu économique
Faire circuler des trains partout en Europe implique de permettre à n’importe quel opérateur de circuler dans l'ensemble des pays européens. Cela promet donc, à terme, une réduction considérable des coûts pour tous les acteurs du ferroviaire européen.
Des standards à créer
L’interopérabilité ferroviaire concerne les infrastructures ferroviaires, le matériel roulant, les règles d’exploitation et d’autorisation.
Pour les uniformiser, il faut des standards. Ils sont instaurés par les spécifications techniques d’interopérabilité (STI), qui rendent opérationnel le système ferroviaire.
De nouvelles réglementations ?
Chaque innovation entraîne cette question : faut-il créer ou non une réglementation spécifique ? Nos experts s’interrogent au sujet de toute nouvelle technologie pour défendre ensuite les intérêts de l’entreprise à l’échelle européenne.
Nos projets au service du réseau unique

Améliorer la performance du réseau avec l’ERTMS
Projet phare, l’ERTMS pour « European Rail Traffic Management System », est le système de gestion du trafic ferroviaire qui, à terme, remplacera les différents systèmes nationaux de signalisation en Europe. Et permettra d’améliorer considérablement la performance du réseau.
Une architecture commune : Linx4rail et Ocora
Les principaux opérateurs ferroviaires européens, dont la SNCF, développent une architecture commune du système ferroviaire. L’objectif est de remplacer les systèmes actuels par des modules digitaux et évolutifs, pour baisser les coûts et augmenter l’efficacité du chemin de fer.
Cette nouvelle architecture s’appuie sur deux projets en particulier : Linx4Rail pour l’ensemble de l’architecture du système ferroviaire, et Ocora (Open CCS On-board Reference Architecture) pour les systèmes embarqués à bord des trains.

Un fret ferroviaire plus efficace avec le DAC
L’attelage automatique digital de fret (« Digital Automatic Coupling » ou DAC) est essentiel pour rendre le fret ferroviaire plus efficace. Il permettra d’améliorer les opérations dans les zones de triage de wagons et de confirmer l’intégrité du train. In fine, grâce à l’ERTMS de dernière génération, plus de trains pourront circuler sur le réseau.
Harmoniser l'architecture informatique globale avec les STI
Les communications entre les entreprises ferroviaires, les gestionnaires d’infrastructure, ceux des gares et des terminaux, ainsi que les détenteurs de matériel se font par messages informatiques.
Deux STI instaurées par la directive interopérabilité harmonisent l'architecture informatique globale en établissant des référentiels communs pour les échanges de données : la STI relative aux applications télématiques au service des passagers (TAP) et la STI relative aux applications télématiques au service du fret (TAF).

Le FRMCS, élément clé de la numérisation du transport ferroviaire
Le FRMCS (« Future Railway Mobile Communication System »), c’est le système de télécommunications mondial conçu par l’Union internationale des chemins de fer (UIC), avec les acteurs du secteur ferroviaire. Successeur du GSM-R, le système actuel de transmission des données qui repose sur la 2G, le FRMCS s’appuie, lui, sur la 5G. Il est un élément clé de la numérisation du transport ferroviaire.
Nos partenaires à l’échelle européenne
La SNCF est partie prenante des travaux techniques pour mettre en place l’interopérabilité ferroviaire et s’implique à chaque étape, grâce à ses experts. Ces travaux se font avec les associations représentatives auprès de la Commission Européenne que sont la Communauté Européenne du Rail (CER) et les Gérants d’Infrastructures Ferroviaires (EIM).
L’Agence européenne du rail
Nous travaillons avec l’Agence européenne du rail (ERA), l’organisme qui prépare les spécifications techniques d’interopérabilité, par l'intermédiaire des associations représentatives du secteur ou encore des autorités nationales de sécurité.
L’État français
Lors des débats de la Commission européenne, nous fournissons le plus d’éclairages possible à l’État français sur les conséquences de la réglementation à l’étude et ce, dans la perspective du vote des États membres de l’UE, qui validera les textes sur l’interopérabilité.
Des acteurs publiques et privés
La SNCF s’intègre dans un écosystème comportant différentes entités : institutions, organismes, entreprises. Tous œuvrent ensemble pour harmoniser le réseau ferroviaire européen.
Europe’s Rail
Programme inédit de recherche collaborative rassemblant l’ensemble des grands acteurs du ferroviaire européen, Europe’s Rail représente un investissement de 1,2 milliard d’euros, financé pour moitié par la Commission européenne. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du programme européen « Horizon Europe ». Cet outil de financement a pour vocation d’accélérer l’innovation ferroviaire et son déploiement opérationnel, en travaillant autour de points communs pour une mobilité plus verte et numérique sur l’ensemble du territoire européen.
C’était comment avant ?
Le chemin de fer en Europe s’est construit de manière désordonnée : chaque pays a mis au point son propre système, avec des écartements de rails, des gabarits ou des systèmes d'alimentation variés. Si certaines différences subsistent encore, comme en Espagne, où les voies n’ont pas toujours le même écartement qu’en France, d’autres sont peu à peu gommées. L’interopérabilité est déjà en marche.
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